A la suite de la réunion du Conseil d’administration, la FNCC organisait un séminaire au cours duquel les élu.es ont pu échanger avec Emma Rafowicz, vice-présidente de la commission européenne de la culture et de l’éducation notamment sur l’importance d’un lien entre le Parlement Européen et les élu.es locaux pour préserver la culture qu’elle a qualifié « d’objet stratégique majeur pour l’Europe ». La rencontre s’est poursuivie avec une présentation du plan de soutien à la transition des lieux par le Centre national de musique (CNM) avant de se conclure sur une présentation du projet de l’association Bourges 2028 dans le cadre du label Capitale européenne de la culture 2028.
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RETOUR SUR LA PLENIERE
Le séminaire a débuté avec une intervention d’Emma Rafowicz, vice-présidente de la commission européenne de la culture et de l’éducation. Elle s’est attachée, dans un premier temps, à faire un point de contexte. D’abord, sur la percée de l’extrême-droite au Parlement européen qui en bouleverse le fonctionnement. Puis sur la culture qui, si elle est d’abord une compétence nationale, est au cœur de beaucoup de convergences au niveau de l’Europe. La France, depuis Jacques Delors, est le pays qui a posé l’exception culturelle et ce principe a des déclinaisons bien concrètes puisque la culture est exemptée des traités de libre-échange. L’Union européenne est en proie aux mêmes défis que les collectivités territoriales avec d’une part des baisses de budget et d’autre part des volontés de couper dans la culture. Pour autant, la culture est un objet stratégique majeur pour l’Europe. De ce point de vue, la députée européenne a ajouté qu’il lui semble pertinent d’entamer une relation de travail avec les élu.es locaux pour être au plus proche des réalités du terrain.
Après cette intervention, un riche temps d’échange a permis de mettre en avant une volonté des élu.es d’engager ce travail avec le Parlement européen qui pourrait permettre de conforter les politiques culturelles françaises en faisant le lien avec le soutien de l’Europe mais également d’évoquer le besoin important d’accompagnement des territoires dans le cadre des subventions européennes ou encore l’idée de rencontrer des fédérations transpartisanes pour la culture d’autres pays de l’Union européenne. En guise de conclusion, Jean-Philippe Lefèvre, président de la FNCC, a qualifié cet échange de « début d’une nouvelle histoire ».
La réunion s’est poursuivie avec une présentation du plan de soutien à la transition des lieux par le Centre national de la musique (CNM), un fonds d’investissement de 30 M€ que François Jolivet, responsable du service lieux et disquaires du CNM, qualifie de comparable à l’aide à la transition numérique du Centre national du cinéma et l’image animée (CNC). En pratique, ce dispositif est ouvert à tous les lieux de diffusion et à tous les porteurs de projets de lieux de diffusion mais ce sont les collectivités territoriales qui en sont la cible première. Le lieu de diffusion comprend à la fois les salles de spectacles et les festivals et les bénéficiaires sont les propriétaires et les exploitants. Par ailleurs, le plan de soutien à la transition des lieux recouvre cinq thématiques : la transition écologique, l’expérience et l’accueil, les conditions de travail, la gestion sonore ou encore les enjeux sanitaires et de sûreté et il peut financer 60% de projet jusqu’à 500 000 €.
L’idée de ce programme est d’identifier une problématique de départ pour définir un plan d’action et un plan d’investissement durable. Toutes les collectivités peuvent s’engager en s’adressant à leur Direction régionale des affaires culturelles pour être orientées ou en contactant l’adresse suivante : lieux@cnm.fr. Sur l’enveloppe de départ de 30 M€, il reste actuellement 24 M€ dont 10 M€ devraient être engagé en 2025 et le reste en 2026.
Enfin, pour clôturer le séminaire, les élu.es ont assisté à une présentation du projet de l’association Bourges 2028 dans le cadre du label Capitale européenne de la culture. Trois grands enjeux sous-tendent ce projet. Le premier est celui de la taille de la Ville de Bourges puisqu’elle était la plus petite commune à se présenter pour le label et qu’elle se situe sur un territoire rural. Le second est celui d’une année sous le signe du « bas carbone » avec pour mots d’ordre : réinvestir, rénover et réhabiliter l’existant. Enfin, le troisième enjeu est celui de la régionalisation de la candidature avec un accompagnement pas à pas de la Région Centre-Val de Loire pour un déploiement sur le territoire d’un réseau de villes à taille humaine. Outre la constitution d’un programme artistique et culturel qui prend forme petit à petit, des appels à projets viennent compléter l’agenda. Une première campagne de contributions « Réinventer les imaginaires » destinée aux porteurs de projets de la région vient de se clôturer avec 434 dossiers. Elle va se poursuivre via une académie qui doit permettre de les retravailler voire de les fusionner pour les intégrer à la programmation. Deux autres campagnes s’ouvriront par la suite pour la France et l’Europe.