Présentation du dispositif
Dans le pacte de développement culturel (signé avec l’Etat, la Région et le Département) il y a un axe intitulé “Mettre en œuvre les droits culturels dans toutes leurs dimensions”, la Communauté de communes et ses partenaires ont donc réfléchi aux liens culturels entre les personnes et ce territoire par une démarche de consultation populaire. L’idée de cette consultation était d’aller chercher des informations et des questionnements qui soient intimes, personnels, qualitatifs et pas forcément quantitatifs. Moins des statistiques que des témoignages, des moments de vie ou encore des paroles d’habitants sur des thèmes beaucoup plus ouverts que l’entrée artistique. Ce qui s’est appelé, à l’origine, “La grande récolte” s’articule autour de questions ouvertes sur ce qui nourrit ou freine les liens des gens au territoire, les raisons de leur implantation en Kreiz Breizh ou encore ce qui les motive, les interroge, les anime au quotidien.
Lancement de l’enquête auprès des habitants le jour du marché ©Ouest France
Une méthodologie innovante
Il y a eu une réflexion sur la manière de collecter ces paroles car il y avait une volonté de faciliter les échanges en évitant l’intermédiaire “officiel” de la Collectivité qui peut induire un rapport trop formel à la population.
L’enquête s’est donc organisée autour de trois approches :
- Une approche artistique avec la compagnie de théâtre OCUS qui a réalisé un collectage artistique, festif et sensible en se baladant dans les 23 communes avec leur bar itinérant et un spectacle participatif spécialement créé pour faciliter l’expression du public. Ils ont sillonné le territoire en dehors des “moments artistiques identifiés” pour s’assurer une réelle diversité de publics touchés. Le spectacle “Objectif Kreiz Breizh” a ensuite été écrit par OCUS à partir de ces moments de vies partagés
Première restitution de l’enquête sociologique de Sophie Le Coq à la salle des fêtes ©Ouest France
- Une approche sociologique avec Sophie Le Coq, maître de conférences en sociologie à l’Université de Rennes 2 et chercheure au LIRIS, qui a mené un travail d’enquête sur les droits culturels en Kreiz Breizh uniquement et volontairement auprès d’associations non- estampillées « associations culturelles »
- Une approche participative de pair à pair. Plusieurs habitants volontaires ont été formés à entendre et récolter la parole des gens qui les entourent avec des cartes de conversation. Juste après ces rencontres, les personnes enregistraient vocalement le portrait de l’autre à partir de cette conversation. Plus de 300 portraits ont ainsi été enregistrés directement par la population, sans l’intermédiaire de la Collectivité.
Point d’étape : premières pistes
Après avoir sillonné le territoire pendant six mois afin de collecter la parole des habitants, la compagnie Ocus a présenté son spectacle “Objectif Kreiz Breizh !” ©Le Télégramme
Même si l’assemblage de tous ces éléments est encore en cours, les résultats semblent se réjoindre sur des motifs communs. Peu importe d’où le regard est porté sur cette ruralité culturelle : la question du “lien” ressort. Avec le passé, le futur, les voisins, ou encore son territoire mais aussi sur la manière de continuer à faire vivre les “lieux communs” (bistrots, pardons, amicales laïques, comités de fêtes, etc.). Finalement ce qui ressort c’est comment les personnes se relient les unes aux autres et comment elles souhaitent continuer de le faire. Ce qui rejoint la valeur prioritaire portée par la Communauté de Communes du Kreiz-Breizh qui est celle de la cohésion sociale. C’est une démarche qui ne s’arrête jamais car la population évolue donc il faut faire en sorte que la politique culturelle et artistique continue d’être en co-vivance avec les habitants. Cela permet de nourrir l’inclusion et la participation à la vie collective, c’est indispensable.
