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Séminaires/rencontres

Guide bibliothèques : synthèse de la rencontre territoriale du 03 décembre à Chartres

Par 12 décembre 2024Aucun commentaire

Le mardi 3 décembre, une troisième rencontre territoriale autour du Guide des bibliothèques a eu lieu à Chartres. Une vingtaine d’élu.es se sont réunis à l’initiative d’Isabelle Vincent, maire-adjointe de la Ville et vice-présidente de la FNCC, et d’Éric Gérard, vice-président du Département d’Eure-et-Loir. L’occasion d’échanger avec Jérôme Belmon, chef du département des bibliothèques au ministère de la Culture et Michèle Prévost-Manoury, conseillère livre et lecture de la Direction des affaires culturelles Centre-Val de Loire, sur les dispositifs destinés aux collectivités territoriales pour développer la lecture publique sur leurs territoires. La rencontre s’est poursuivie avec un déjeuner au Conseil Départemental d’Eure-et-Loir et s’est clôturée par la visite de l’exposition « Mille ans de sculptures ».

 

A droite et à gauche : réunion en plénière des élu.es en présence de Jérôme Belmon, chef du département des bibliothèques au ministère de la Culture et Michèle Prévost-Manoury, conseillère livre et lecture de la Direction des affaires culturelles Centre-Val de Loire.

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RETOUR SUR LA PLENIERE

Après une présentation de la FNCC par Isabelle Vincent, un tour de table des élu.es présents a montré, par la diversité des problématiques de développement de la lecture publique énumérées, tout l’intérêt de cette rencontre territoriale. Ce sont ensuite Jérôme Belmon, chef du département des bibliothèques au ministère de la Culture et Michèle Prévost-Manoury, conseillère livre et lecture de la Direction des affaires culturelles Centre-Val de Loire, qui ont pris la parole pour présenter la stratégie nationale du ministère de la Culture en matière de lecture publique.

Jérôme Belmon est d’abord revenu sur les trois volets du plan bibliothèques de 2018 :

  • Ouvrir plus, ouvrir mieux: pour correspondre aux attentes du public, l’Etat aide les collectivités à financer le fonctionnement de leurs établissements depuis 2018 au travers de la Dotation Générale de Décentralisation (DGD). Ce dispositif est centré sur l’investissement mais il permet à titre dérogatoire depuis 2016 de financer des dépenses de fonctionnement pour une durée maximale de 5 ans. Jérôme Belmon a annoncé deux assouplissements aux règles d’attribution de cette aide qui devraient arriver incessamment. La durée de 5 ans serait dorénavant calculée par bibliothèque bénéficiaire et non plus par collectivité bénéficiaire. Par ailleurs, la notion d’horaire serait élargie au temps de présence devant le public pour inclure les actions hors les murs.
  • Offrir plus grâce au développement des dispositifs d’EAC (Premières pages, Des livres à soi et Lecture loisir) et du Pass culture ainsi que de l’hybridation notamment en milieu rural avec, par exemple, intégration des services publics ou des espaces associatifs dans la médiathèque.
  • Former mieux grâce à une feuille de route comprenant 10 mesures jusqu’en 2027 construite avec le CNFPT, les associations professionnelles et les organismes de formation pour proposer une meilleure offre de formation continue sur tous les champs et sans concurrence aux 35000 agents et aux 11 000 ETP bénévoles.

Il a ensuite été question des mesures introduites après ce plan bibliothèques :

  • La loi de 2021 qui a pour objet de consolider les missions des bibliothèques notamment par leur rattachement aux missions de service public, l’affirmation de la liberté et de la gratuité de leur accès et l’importance d’une politique documentaire pluraliste et diversifiée conçue par les bibliothécaires mais dont les principes doivent être portés à la connaissance des instances délibératives de la collectivité. Elle réaffirme également le caractère obligatoire de la compétence des Départements.
  • Le Plan culture et ruralité qui propose de renforcer l’ingénierie et les services apportés par les bibliothèques départementales aux communes rurales et aux petites villes ainsi que d’augmenter le soutien de l’Etat aux Départements grâce aux Contrats départementaux lecture.
  • Des avancées sont également prévues en matière d’accessibilité grâce au numérique. D’abord avec l’obligation, dès juin 2025, pour les éditeurs de proposer toutes leurs nouveautés en numérique sous un format nativement accessible et de convertir leur fonds d’ici 2030. Ensuite, par la création d’un portail national de l’édition accessible et adapté qui offrira, en 2027, un catalogue des livres accessibles et adaptés, une bibliothèque numérique des fichiers adaptés et une centralisation des demandes d’adaptation.
  • Sur le patrimoine écrit, trois chantiers sont en cours sur les manuscrits et livres anciens : un premier sur le signalement qui est en cours d’achèvement, un second sur la numérisation de la presse ancienne qui s’accompagne d’une réflexion autour de la conservation partagée des périodiques en région et un dernier sur la formation des bibliothécaires patrimoniales à l’élaboration de plans de sauvegarde des biens culturels.

Jérôme Belmon a conclu son intervention sur les perspectives budgétaires avec la quasi-certitude de la pérennité de la DGD bibliothèques et de la poursuite du renforcement des Contrats départementaux lecture mais quelques incertitudes quant au maintien des crédits sur les dispositifs d’EAC.

De son côté, Michèle Prevost-Manoury, conseillère livre et lecture de la DRAC Centre-Val de Loire, a rappelé l’importance de réfléchir à son projet culturel, scientifique, éducatif et social (PCSES) car il permet de faire un diagnostic profond mais également d’imaginer les actions futures avant de solliciter la DRAC pour un accompagnement vers sa concrétisation. Elle s’est ensuite appesantie sur les différents dispositifs mentionnés par Jérôme Belmon :

  • La Dotation générale de décentralisation est une aide essentiellement destinée aux investissements dont l’éligibilité dépend notamment de la surface de la bibliothèque rapportée au nombre d’habitants. Elle est versée avant les travaux et représente en moyenne, au niveau national, un tier de prise en charge des projets.
  • Les Contrats territoire lecture et les Contrats départementaux lecture sont des outils d’aide à la modernisation et à la structuration en réseau de lecture publique. Les projets doivent être coconstruits avec la DRAC.
  • Les dispositifs jeunesse sont, quant à eux, au nombre de trois. « Premières pages » permet de faire travailler les bibliothèques avec les services sociaux et les services petite enfance pour sensibiliser les très jeunes. « Des livres à soi » est porté par le Centre de promotion du livre de jeunesse, à l’origine du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Il forme les professionnels pour qu’ils puissent accompagner les familles repérées par les centres sociaux vers la lecture. Enfin, « Lecture loisir » a pour objectif de développer le goût de la lecture dans les accueils péri et extrascolaires.

Michèle Prevost-Manoury a clôturé son intervention en mentionnant le Centre national du Livre qui, en plus d’organiser des évènements comme la Nuit de la lecture et Partir en livre, propose des aides au développement de la lecture auprès des publics spécifiques. Elle a également annoncé les dates de la prochaine édition de Biblis en folie les 4 et 5 octobre 2025.

Cette rencontre territoriale a aussi permis aux élu.es d’échanger autour d’un cocktail déjeunatoire au Conseil Départemental d’Eure-et-Loir et de découvrir la Méd’IAthèque de Chartres ainsi que le Musée des Beaux-Arts de la ville avec son expositions temporaire « Mille ans de sculptures ».

A droite : Visite de la Méd’IAthèque l’Apostrophe de Chartres / A gauche : Visite de l’exposition temporaire « Mille ans de sculptures » au musée de Chartres.