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Manifeste de la FNCC : échos de la conférence de presse

Par 28 janvier 2022Aucun commentaire

Le 27 janvier, une conférence de presse en ligne, ouverte à tous les adhérents de la FNCC, était organisée pour rendre public son Manifeste “Pour une République culturelle décentralisée” afin de promouvoir les débats sur les enjeux culturels dans la campagne pour l’élection présidentielle. Une dizaine de journalistes de la presse nationale et spécialisée ont honoré ce rendez-vous : le Monde, Télérama, News Tank, la revue Beaux-Arts, la Gazette des communes …

Les principales questions adressées par la FNCC aux candidates et aux candidats étaient présentées à plusieurs voix, témoignant de la représentativité à la fois géographique et politique de la Fédération. Une polyphonie permettant d’aborder les grandes thématiques qui pourraient structurer un renouvellement des politiques culturelles dans le sens d’une plus grande prise en compte, de la part de l’Etat, du rôle majeur que les collectivités jouent en matière de soutien politique aux arts et à la culture.

Coopération territoriale

Le président de la FNCC, Frédéric Hocquard, a abordé de front cet appel à une synergie à la fois plus fine, plus à l’écoute et plus volontaire entre les collectivités et l’Etat. « La question de l’articulation entre l’Etat et les collectivités est une question majeure. C’est le Yin et le Yang. Or les relations se sont dégradées ces derniers temps – la crise Covid a ici été un accélérateur –, notamment dans le cadre du Plan de relance, ou pour la question des jauges des festivals, pour le Pass culture… La concertation est d’autant plus importante que nous, collectivités, nous revendiquons une connaissance du territoire plus fine et notre position de premiers contacts des citoyens. » Le président conclut en rappelant les trois principaux points du Manifeste en appelant à un renouveau des liens entre les pouvoirs locaux et l’Etat culturel :

  • rendre obligatoire les consultations, que ce soit au niveau national du CNTC ou dans les différentes instances locales comme les CLTC ou les Coreps, pour les décisions dans le domaine des politiques de la culture,
  • modifier les flux financiers entre l’Etat et les pouvoirs locaux, notamment en mettant à libre disposition des collectivités une part significative des crédits, décentralisés ou non,
  • permettre un droit à l’expérimentation culturelle des collectivités notamment via la mise en place de conventions territoriales annuelles, sectorielles ou non.

Même si les autres questionnements portés par les élu.e.s présentant le Manifeste de la FNCC ont été plus thématiques, tous sont étroitement corrélés à un renforcement de la coopération entre l’Etat et les collectivités.

Education artistique et culturelle

Jane-Marie Hermann, vice-présidente de la FNCC et maire-adjointe de Viroflay, abordait les questions d’éducation artistique et culturelle (EAC), au titre notamment de sa participation, au nom de la FNCC, au Haut Conseil à l’EAC. Plaidant pour un engagement volontariste pour le “100% EAC”, lequel ne pourra prendre corps que par un effort conjoint de l’Etat et des collectivités, elle souligne que « la FNCC souhaite aller plus loin pour que les jeunes soient placés au cœur des objectifs de politiques culturelles publiques en promouvant en particulier les pratiques en amateur et en développant l’EAC à l’école ».

Question à l’adresse des candidats : quel accompagnement public dédier aux pratiques en amateur et comment renforcer, dans le cadre de l’EAC, ce partenariat Etat/collectivités ?

Equipements culturels de proximité

Jean-Philippe Lefèvre, vice-président de la FNCC et vice-président de la Communauté d’agglomération du Grand Dole, a posé la problématique du manque de visibilité de l’action culturelle des collectivités aux yeux de l’Etat. Evoquant un rapport du ministère pointant des “zones blanches”, il note que « ce constat passait totalement à côté de la dynamique et de la diversité des équipements, des événements, des équipes professionnelles, des équipes artistiques et des élu.e.s mobilisés, ressources exclusivement soutenues par les collectivités. Ce n’étaient pas des zones blanches, mais simplement des zones blanches de l’Etat – ce qui n’est pas exactement la même chose. »

Rappelant que, pour la FNCC, il s’agit « de prendre en compte les gens tels qu’ils sont dans leur diversité », il précise : « Ce n’est pas tant de labels et de critères prédéfinis dont nous avons besoin que d’une écoute et d’un regard de la part de l’Etat. »

Question à l’adresse des candidats : comment envisagez-vous le renforcement de la coopération entre l’Etat et les collectivités locales afin de mieux valoriser les équipements et les événements de proximité ?

Ruralité et patrimoine

Pour Jessie Orvain, membre du Bureau de la FNCC, maire d’Isigny-le-Buat et vice-présidente de la Communauté d’agglomération du Mont-Saint-Michel-Normandie, l’approfondissement nécessaire de la relation entre les collectivités et l’Etat passe aussi par une attention plus grande aux initiatives locales.

Le lien à renouer, à initier entre culture et ruralité est aussi lié à la désacralisation des lieux culturels. « Nous n’avons pas de scènes nationales. Et même si celles-ci ont vocation à décentraliser leur travail dans les territoires ruraux, on pourrait imaginer créer le pendant de ces scène nationales, des “scènes de territoire”, et ainsi valoriser l’action des collectivités qui vont non pas développer des projets culturels dans des équipement dédiés mais davantage utiliser l’espace public. »

Une perspective qui rejoint aussi la question d’un meilleure soutien au petite patrimoine, celui-là même qui peut servir de support, de ressource à de telles “scènes de territoire”.

Eco-responsabilité et droits culturels

Pour Benoît Careil, membre du Conseil d’administration de la FNCC et maire-adjoint de Rennes, il ne s’agit pas seulement d’améliorer le lien entre l’Etat et les collectivités mais de marcher ensemble vers de nouveaux défis. « La transition écologique des territoires et de l’ensemble des activités humaines n’est aujourd’hui plus une option. Etat, collectivités, entreprises et individus doivent prendre leur part de responsabilité dans ces changements radicaux que nous devons opérer. Le secteur culturel doit les traduire en plan d’action et en processus de codécision entre pouvoirs publics et acteurs culturels. » Une nécessité qui s’applique aussi au respect des droits culturels.

Questions aux candidats : quelles mesures concrètes prendrez-vous pour le respect des droits culturels des personnes ? Comment traduire concrètement les impératifs de la transition écologique et de l’éco-responsabilité ?

Espace public et transversalité

Florian Salazar-Martin,  vice-président de la FNCC et maire-adjoint à Martigues, part de la crise sanitaire pour expliquer l’importance nouvelle prise par l’espace public en matière artistique et culturelle. On sait désormais que « le salut du dedans était au dehors. Les contraintes sont pourtant de plus en plus fortes, avec une sorte de vassalisation de notre ambition par des mesures sanitaires et sécuritaires. Nous demandons aux candidats comment ils envisagent la possibilité de travailler de manière plus intelligente avec les préfets. Comment répare-t-on les territoires ? »

Quant à la transversalité, « le ministère doit élargir son spectre d’action, favoriser les croisements, l’interactivité. Pour sa part, la FNCC s’est beaucoup investie, avec la charte Droit de Cité en faveur de l’itinérance, dans la Mission nationale pour l’art et a culture dans l’espace public (MNACEP), pour les festivals. Il faut libérer l’espace public dans le respect des droits culturels. »

Egalité femme/homme

Auriane Aït Lasri, membre du Bureau de la FNCC et maire-adjoint à Douai, a conclu par une exigence qui transcende toutes les autres. Avec un regret qui prend la forme d’un espoir : bien que la nécessité de promouvoir l’égalité femme/homme relève désormais d’un principe constitutionnel, « on est bien loin du principe aux actes. Et la culture n’est pas épargnée. Nous devons collectivement lutter contre les préjugés, déconstruire les stéréotypes. La FNCC propose une réelle mise en œuvre de l’égalité femme/homme, avec une obligation de sa prise en compte dans les programmations et dans l’octroi d’aides publiques. »

Question aux candidats : par quels moyens (législatifs, règlementaires, autres…) comptez-vous faire progresser la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et, plus globalement, faire avancer l’objectif de la parité femme/homme dans le domaine de la culture  ?

 

Lien vers le Manifeste : manifeste_fncc_pour_une_republique_culturelle_decentralisee