Philippe Laurent, maire de Sceaux, rappelle l’origine de l’association qu’il a fondée en 2000 et préside aujourd’hui, Centre-ville en mouvement. Elle s’est appuyée sur le constat que, dans les petites et moyennes villes, les habitants sont particulièrement attachés à leur centre-ville. Toutes les habitantes et tous les habitants : le centre-ville est à tout le monde et pas seulement à celles et ceux qui y habitent. D’où ce premier principe méthodologique de l’association : sensibiliser l’ensemble des élus à l’importance du dynamisme des centralités urbaines et les inciter à œuvrer collectivement à des centres-villes denses et plurifonctionnels où chacun peut trouver des réponses et des offres appropriées à ses besoins et où toutes et tous peuvent se rencontrer. Axiome de départ : sans commerces de proximité, pas de centre-ville. Un principe auquel s’est ensuite adjoint cet autre : sans équipements culturels, pas de centre-ville.
Aujourd’hui, cette analyse a été reprise par les dispositifs nationaux Action Cœur de ville (auquel participe Sceaux) et Petites Villes de demain.
Commerces de bouche et culture. Le maire de Sceaux ajoute qu’une attention particulière doit être prêtée aux terrasses de café, espaces à la fois publics et privés. En écho direct avec cette association culture/commerce, Jean-Philippe Lefèvre, vice-président à la culture du Grand Dole (23 000 habitants) et ancien maire-adjoint à la culture de la Ville – également inscrite dans le dispositif Action Cœur de ville –, témoigne d’une approche qui non seulement articule commerces et équipements culturels mais les fusionne. Ainsi l’opération “Bar de Nowel” incite les bistrots à organiser des petits concerts à Noël, les habitants se rendant de l’un à l’autre comme pour un concert itinérant parcourant les rues du centre-ville. Même logique commerce/culture avec l’installation de “galeries éphémères” dans les boutiques vacantes (75 artistes ont été accueillis à l’été 2023), lesquelles débouchent parfois sur une reprise d’activité pérenne de ces locaux.
Bien d’autres initiatives témoignent de l’impératif culturel pour la redynamisation des centres-villes en association avec la vie quotidienne des habitants. La mairie de Sceaux a racheté et exploite un cinéma qui fermait, avec succès (70 000 entrées par an), tout en installant la nouvelle bibliothèque à côté du cinéma. A Falaise (Calvados) – ville inscrite dans le programme Petites Villes de demain –, la maire-adjointe à la culture Cécile Le Vaguerèse-Marie explique que c’est avec les habitants que la municipalité a conçu un projet retenu dans le cadre des financements du Fonds d’innovation territoriale (FIT) géré par la Direction régionale des affaires culturelles de Normandie. Un projet qui s’appuie sur le principe des droits culturels au travers d’une prise en compte des attentes et des modes de vie des habitants. Il s’agit de promouvoir la sortie de la culture vers les lieux de vie des habitants, en complémentarité avec le principe classique de la “sortie culturelle” des habitants vers les lieux de culture.
Coopération exemplaire entre l’Etat et les collectivités. Concluant la table-ronde, la directrice des programmes Action Cœur de ville et Petites Villes de demain à l’Agence nationale de cohésion des territoires, Dominique Consille, fait le point en chiffres : 244 agglomérations sont inscrites dans le dispositif Action Cœur de ville et 1 600 dans celui des Petites Villes de demain, avec un budget de 10Mds€ jusqu’en 2026. Comment expliquer un tel engouement ?
La gestion du centre-ville est au centre des mandats des élus municipaux. C’est la fonction première des maires, qui seuls sont en mesure de se saisir pleinement de la dimension transversale de la culture et d’articuler de manière convergente la “plurifonctionnalité” des centres-villes, condition première, selon Philippe Laurent, de leur vitalité. Ainsi, ce dynamisme ne fonctionne de manière efficace que si l’élu à la culture est proche du maire, prévient le président de l’association Centre-Ville en mouvement. C’est parce qu’ils s’adressent directement aux maires, sans transiter par les intercommunalités, que ces dispositifs font partie des coopérations exemplaires entre l’Etat et les collectivités.
Rendez-vous le mercredi 22 novembre 13h15 à 13h45 // Espace Lab territoires inclusifs- Pavillon 6, pour un temps d’échange sur :
Dispositifs cœur de ville : quelle place pour l’art et la culture dans la revitalisation des centres-villes et centres-bourg ?
La qualité de vie et l’attractivité d’un territoire sont étroitement liées à la densité des équipements et commerces culturels, à l’entretien du patrimoine architectural ainsi qu’à la mise en œuvre d’aménagements urbains propices à la présence des arts dans l’espace public. Cette alliance entre culture et urbanisme, entre art et aménagement du territoire, depuis longtemps promue par l’association Centre-ville en mouvement, est portée par de nombreuses collectivités territoriales à travers les dispositifs Action Cœur de ville et Petites Villes de demain. Exemples et témoignages.
Avec :
- Jean-Philippe Lefèvre, vice-président de la FNCC, vice-président en charge de la culture du Grand Dole (intervenant/modérateur)
- Dominique Consille, directrice des programmes Action coeur de ville et Petites villes de demain au sein de l’Agence nationale de la cohésion des territoires
- Philippe Laurent, président d’honneur de la FNCC, maire de Sceaux, président de l’Association Centre-ville en mouvement
- Cécile Le Vaguerèse-Marie, adjointe au maire déléguée à la politique culturelle de Falaise
Attention : inscription et badge nécessaires pour entrer au Salon des maires et des collectivités locales.
Inscriptions et informations pratiques pour préparer sa venue au Salon des maires et des collectivités locales via le lien : https://www.salondesmaires.com/
(photo ©Angoulême Tourisme))