Olivier Meugin, maire de Champdivers et vice-président en charge de la transition écologique et de l’environnement de la Communauté d’agglomération du Grand Dole. ©Grand Dole
Comment décririez-vous les particularités de votre territoire ?
Je suis maire de Champdivers depuis 2014 mais j’ai déjà fait précédemment deux mandats en tant qu’adjoint et je suis originaire de la commune. C’est une commune de 450 habitants située en périphérie de Dole et qui fait partie de la Communauté d’agglomération du Grand Dole.
Comment développez-vous la vie culturelle sur votre territoire ?
L’action culturelle a pris une dimension toute particulière depuis que l’Agglomération a défini une politique ambitieuse irriguant jusque dans les plus petites communes sans pour autant étouffer l’existant. Si le Grand Dole anime un réseau de médiathèques et un circuit du livre nomade, cela ne nous empêche pas, au niveau communal, par exemple de transformer une cabine téléphonique en cabine à livres. C’est le principe de subsidiarité.
Quelles sont les autres actions culturelles mises en place par l’intercommunalité ?
La politique est large. Il s’agit, d’une part, de donner plus d’ampleur à l’existant. Ainsi, le Grand Dole s’est substitué à trois communes rurales pour financer une école de musique associative à côté du conservatoire. L’Agglomération a mis en place une politique d’irrigation ou « d’infusion », dit le vice-président, avec les acteurs locaux pour qu’ils aillent dans les 47 communes tour à tour : Les Scènes du Jura – Scène nationale, la SMAC du Jura et l’Orchestre français des jeunes. Cette année, notre commune a pu accueillir un concert estival de cet ensemble de renom. Au-delà du concert, nous avons organisé un moment de convivialité entre le public et les jeunes musiciens. Cela a été une belle réussite. Le Grand Dole a tout particulièrement recruté des Dumistes qui vont enrichir les temps scolaires dans les regroupements pédagogiques intercommunaux. On associe à ces projets pédagogiques des concerts proposés par le conservatoire du Grand Dole et financés par les budgets communaux.
Quels sont vos principaux atouts et freins ?
Dans une petite commune telle que Champdivers, il est très difficile de développer une action culturelle d’autant que nous n’avons pas, par exemple, de monuments classés. Par ailleurs, le problème des petites communes, ce sont les moyens financiers et techniques. Pour autant, il est possible de se donner les moyens malgré tout, d’une part, en se basant sur des associations et des bénévoles. Nous avons une association très dynamique qui répond présente à chaque fois qu’un évènement est proposé : l’association Animations Loisirs Champdivers. Le monde associatif est essentiel. D’autre part, le service culture de la ville de Dole est devenu le service culture de l’Agglomération.
Orchestre Français des Jeunes et chorales à l’église de Champdivers. ©Grand Dole
Qu’apporte la présence des arts et de la culture dans votre territoire : animation, rayonnement, fierté, partage… ?
Les évènements proposés par la Communauté d’agglomération du Grand Dole permettent d’enclencher la vie culturelle de la commune. Nous postulons, par exemple, tous les ans pour accueillir à nouveau un concert du festival “Les Nuits (Re)Belles” pour répondre à la demande de nos habitants mais il faut que cela tourne et que d’autres communes en profitent. L’association de la commune s’est inspirée de cette programmation culturelle et organise maintenant, tous les ans, des concerts avec des chorales locales. Cette année, deux concerts sont prévus : une chorale a capella et une chorale de chant. Il s’agit de leur propre initiative et la commune vient en appui pour fournir les locaux. Par ailleurs, c’est une organisation assez facilement réalisable car cela ne demande pas grand-chose en matière de logistique.
FOCUS SUR UNE INITIATIVE
Un festival itinérant : Les Nuits (Re)Belles
Carte des concerts de l’édition 2024 des Nuits (Re)Belles –
Site du Moulin de Brainans
Présentation du dispositif
Les Nuits (Re)Belles est un festival itinérant organisé par le Moulin de Brainans, scène de musiques actuelles du Jura, sur l’ensemble du territoire jurassien. Ce sont des artistes nationaux et internationaux de la scène de musiques actuelles qui viennent se produire de manière délocalisée dans les communes. Le partenariat avec la Communauté d’agglomération du Grand Dole permet l’organisation de trois concerts, à raison d’un concert par commune, pendant la période du festival sur le territoire. Toute la technique est prise en charge par l’intercommunalité. Cette action dure depuis plusieurs années et est très attendue par une grande partie des communes du Grand Dole.
©Grand Dole
Le rôle de la Commune
Si une très large partie de l’organisation, dont le financement, est prise en charge par la Communauté d’agglomération du Grand Dole et le Moulin de Brainans, reste à la commune d’organiser la réception et de faire participer une association locale. A Champdivers, nous en avons bénéficié en 2019 sur la première année du partenariat entre le festival et la Communauté d’agglomération du Grand Dole. Nous avons donc reçu le groupe Madalitso Band, un duo de folk malawite avec, en première partie, un duo de jeunes filles d’une commune alentour. L’association Animations Loisirs Champdivers s’est chargée de prévoir un point de restauration pour le public. Cela a donné lieu à un évènement de grande ampleur à l’échelle de notre commune puisque nous avons reçu, à cette occasion, près de 300 personnes.
Trois concerts en promenade rurale
Les Nuits (Re)Belles proposent autant une promenade géographique – avec une dizaine de communes rurales visitées par édition – qu’une balade musicale dans la diversité des genres grâce à une programmation fine allant du folkblues au pop folk en passant par des polyphonies du monde ou encore la chanson électronique. Pour son dixième anniversaire, le festival a emmené les artistes Malaka, Mesparrow, Jack Simard et Nyna Loren sur les routes du Grand Dole pour 12 soirées musicales gratuites et en plein air.
L’importance de la communication – Le mot d’Olivier Meugin
Dans une petite commune si on veut qu’un évènement fonctionne, il faut communiquer. Dans nos villages, il faut trouver à faire passer le message car ce n’est pas le tout d’organiser. Si on ne communique pas, les habitants ne viendront pas. La meilleure des solutions, en plus des réseaux sociaux et du site internet, c’est d’aller directement chez l’habitant avec un petit flyer recto verso à mettre dans les boîtes aux lettres. On sait que c’est ce qui marche le mieux car cela fait office d’information de premier ordre pour ceux qui n’utilisent pas les autres canaux mais également de rappel pour les autres.
Propos recueillis par Noémie Picard
