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Précieuse souplesse des contrats Territoire/Lecture

Par 7 octobre 2019octobre 8th, 2019Aucun commentaire

Isabelle Vincent, vice-présidente de la FNCC et maire-adjointe à la culture de Chartres, synthétise les informations transmises lors d’une journée de bilan des contrats Territoire/Lecture (CTL) organisée à Aix-en-Provence, le 23 septembre 2019, par l’Agence du livre PACA et la FNCC. Une réunion lors de laquelle le directeur du Livre et de la Lecture du ministère, Nicolas Georges, a annoncé une augmentation de 600 000€ par an des financements des CTL par l’Etat à partir de 2020.

Historique. Le dispositif des contrats Territoire/Lecture (CTL) – 180 à ce jour – a été inauguré dès 2010 et complété depuis 2018 par les Contrats départements lecture itinérance (CDLI), aujourd’hui au nombre de 15.

161 CTL on fait l’objet d’une évaluation pour la période 2015-2017 par les services du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture.

L’objectif premier des CTL vise la mise en réseau des bibliothèques, dimension numérique comprise, en prenant en compte les spécificités des territoires mais autour d’un socle commun : une même méthodologie de projet qui comprend une enquête auprès des populations, la constitution d’un comité de pilotage avec plusieurs acteurs du territoire et un processus d’évaluation triennal.

Au-delà du numérique et de la mise en réseau, les CTL sont également un moyen de lutte contre l’illettrisme, de lien avec les scolaires, d’action culturelle des bibliothèques, voire de mise en place d’un festival, comme c’est le cas pour le CTL avec Le Havre… Leur principal avantage réside dans cette souplesse, gage de réponse appropriée aux attentes locales.

Un outil “pivot” des politiques nationales. D’un point de vue national, ces dispositifs s’inscrivent dans les grandes orientations du ministère : attention aux territoires prioritaires (territoires ruraux, quartiers politique de la ville/QPV), contrats de ville, contrats de ruralité, mais aussi convention d’éducation artistique et culturelle (EAC) ou encore labellisation Ville et pays d’Art et d’histoire…

Les CTL peuvent être considérés comme un maillon d’un conventionnement plus large : une amorce, en quelque sorte, qui permet de réunir des partenaires et de monter des projets culturels ambitieux avec et pour la population.

Près d’un tiers (27%) des CTL sont signés avec des départements et plus de la moitié (52%) avec des communautés de communes.

Intercommunalités et départements. Dans son intervention, Nicolas Georges, qui se félicite de l’engagement de la FNCC, a regretté une certaine “frilosité” de certains maires à l’égard de l’intercommunalité, estimant que les EPCI sont de fait une échelle adaptée pour ces contrats triennaux. A noter cependant que, dans l’actuel contexte de crise sociale et eu égard au besoin croissant d’une action de proximité, le succès des CTL a été l’occasion d’une redécouverte de la pertinence des Départements grâce à leurs fortes capacités d’ingénierie.

Un dispositif favorable à l’expérimentation territoriale. La FNCC milite ardemment pour la reconnaissance du droit des collectivités à l’expérimentation : des initiatives nées des territoires et en accord avec la spécificité des territoires, de leurs élus et de leurs habitants.

Elle milite également pour que ces initiatives bénéficient de l’accompagnement de l’Etat (via les DRAC), c’est-à-dire que la décentralisation des politiques culturelles – qui ne fait sens qu’au travers d’un accroissement du dialogue entre les collectivités et l’Etat – puissent aussi s’extraire des cahiers des charges que le ministère impose à ses équipements labellisés et à ses dispositifs conventionnels, parfois un peu rigides. L’avantage des CTL consiste à ne pas être un label.

Le principe du CTL constitue une aide précieuse pour les élus porteurs d’une forte et novatrice ambition dans le domaine de la lecture publique. A ce titre, on pourrait souhaiter qu’ils ne se focalisent pas trop fortement sur les communautés de communes et aller au-delà du cadre de la ruralité ou des quartiers dits “prioritaires”. Leur multiplication serait précieuse en ce que les CTL sont en mesure de répondre avec précision aux demandes de toutes collectivités territoriales, quelles qu’elles soient.

La brochure du ministère de la Culture sur les Contrats Territoire/Lecture